Péril en la demeure
Constitué de copies préservées dans nos collections, ce cycle rend hommage au cinéaste français Michel Deville, disparu en début d’année. Contemporain de la Nouvelle Vague, il a pourtant évolué en parallèle de celle-ci, laissant libre cours à ses propres désirs et intuitions de cinéma. Il faisait de la mise en scène un jeu, mettant les effets de style et les paris formels au service de récits qui sont autant de fragments d’humanité, touchant à tous les genres pour mieux capter l’érotisme, les faux-semblants et les ambiguïtés qui sous-tendent les interactions entre les êtres.
Dans une grande demeure, située au fond d'un parc, un jeune homme, professeur de guitare, est engagé pour donner des cours privés à la fille de la maison. « Pour laisser au spectateur la part de rêve, tout n'est pas dit dans ce film où tout est explicable. Même si on le trouve un peu sophistiqué, j'espère qu'on l'estimera brillant et passionnant, ne serait-ce qu'en raison du talent exeptionnel des acteurs que j'ai pu réunir » (Michel Deville, 1985)
Michel Deville
Michel Deville (13 avril 1931 – 16 février 2023) grandit à Boulogne-Billancourt, ville où il habitera toute sa vie. Il entre dans le milieu du cinéma par l'assistanat, notamment auprès d'Henri Decoin. Il vole de ses propres ailes en créant en 1961 sa propre société de production, Éléfilm, pour financer son premier film réalisé seul, Ce soir ou jamais. Ses films suivants, Adorable Menteuse, À cause, à cause d'une femme et même Lucky Jo tranchent sur la production cinématographique de l'époque par leur ton poético-humoristique et sont bien accueillis tant par les critiques que par le grand public. En 1970, il devient l'un des administrateurs de la société de production de son ami critique, cinéaste et romancier Michel Mardore, Nadja films, jusqu'en 2000, date de sa fermeture. Il collabore d'abord avec Nina Companeez qui signe le scénario de tous ses films de 1961 à 1971. À partir de Péril en la demeure (1984), il travaille avec son épouse, Rosalinde Damamme, qui co-écrit et produit dès lors la plupart de ses films dont Le Paltoquet en 1986.
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Michel Deville : les règles du jeu du cinéma
En 2008, Michel Deville évoquait sa carrière avec Michel Ciment dans le studio de Projection privée pour parler de sa carrière, de ses premiers pas avec une caméra jusqu’à sa vision du cinéma qu’il considère comme un jeu et sa patte créative omniprésente dans chacun de ses films.
