Run, Man, Run
À l’instar du genre jubilatoire qu’elle désigne, l’expression « western spaghetti » n’a cessé de gagner en estime et en sympathie. Né au milieu des années 1960, le western à l’italienne est un univers à part entière, dont le langage de cinéma, le ton anarchisant et l’iconographie spectaculaire ont eu un impact considérable. Présenté en collaboration avec l’Institut culturel italien de Montréal, ce cycle réunit les incontournables des « trois Sergio » (Leone, Corbucci, Sollima) et une sélection diversifiée de films des principaux cinéastes de la période. De quoi saisir la richesse d’un genre dont la beauté stylistique n’a d’égale que la saleté de ses protagonistes, et qui a su être tour à tour irrévérencieux et lyrique, drôle et violent, bon-vivant et politique, sombre et lumineux. Les versions présentées ont été choisies en fonction d’éléments tels que la langue (tous ces films étaient doublés, il n’y a donc pas de version « originale » unique), l’entièreté du montage et les restaurations récentes.
Cuchillo et Ramirez se rencontrent en prison d’où ils s’évadent ensemble. Ramirez est le seul à connaître l’emplacement d’un trésor que convoite Reza, un truand qui dirige une bande de malfrats. Avec Cours, homme, cours, Sollima offre une suite à Colorado, en reprenant le personnage devenu fameux du péon Cuchillo.
Sergio Sollima
Né en 1921 à Rome, Sergio Sollima se passionne très jeune pour le cinéma. Il étudie les métiers de l’image avant de s’engager dans la Résistance en 1943. Après la guerre, il devient journaliste et critique, tout en menant une carrière d’auteur et metteur en scène de théâtre. Il rejoint ensuite le milieu du cinéma comme assistant réalisateur puis scénariste. Après avoir réalisé quelques films d’espionnage, il est sollicité par le producteur Alberto Grimaldi pour réaliser un western. Ce sera La resa dei conti (Colorado), avec lequel Sollima impose son style au sein du western spaghetti, se caractérisant par sa profondeur psychologique et son côté révolutionnaire – incarné par le personnage de Cuchillo, qu’il confie à l’acteur cubain Tomás Milián et qui va devenir un symbole de la gauche italienne. En trois films, Sollima s’impose ainsi aux côtés de Leone et de Corbucci comme l’un des « trois Sergio » qui ont dominé l’époque du western italien. Dans les années 1970, il poursuivra son parcours de cinéaste dans la veine du polar et du film d’aventure.