Skin Flick
L’œuvre du Canadien Bruce LaBruce a été célébrée aux États-Unis, en France, ses films ont été montrés dans des festivals prestigieux, mais le cinéaste reste relativement méconnu au pays de la feuille d’érable. Cette rétrospective, la plus grande jamais organisée au Canada, permettra de prendre la mesure de l’audace et de l’exubérance de l’œuvre de LaBruce tout en déclinant toutes les variations de la sexualité à l’écran, de l’érotisme gai jusqu’à la transgression. Place à un cinéma queer subversif, jouissif et combattif qui ne laissera personne indifférent.
En présence de Bruce LaBruce
À Londres, une bande de skinheads néonazis se livrent à plusieurs délits. Ils sont violemment homophobes mais n'hésitent pas à baiser entre eux. Leur hypocrisie atteint un sommet quand ils font irruption dans l'appartement d'un couple interracial de jeunes gais bourgeois pour y semer la terreur et les violer. Empruntant autant à Clockwork Orange qu'à Salò ou les 120 Journées de Sodome et tout en empruntant les codes de la pornographie, LaBruce invite le spectateur à une expérience sur le fascisme et certains fantasmes homosexuels, notamment le fétichisme de la culture skinhead.
Bruce LaBruce
Né en 1964 à Tiverton, en Ontario, Bruce LaBruce étudie la théorie du cinéma et la pensée sociale et politique à l’Université York de Toronto dans les années 1980. Il signe des critiques de films dans la revue CineAction, collabore à des magazines underground homosexuels et tourne ses premiers films en super-8 vers la fin des années 1980. Ses deux premiers longs métrages, No Skin Off My Ass et Super 8 ½, le font découvrir dans des festivals spécialisés. À partir de Hustler White, Bruce LaBruce tourne une série de longs métrages reconnaissables pour leur sexualité gaie explicite, un goût de la transgression et du pastiche de même qu’un sens de l’humour abrasif. Son association avec le producteur allemand Jüngen Brüning l’amène à réaliser quelques-uns de ses films en Allemagne. Il est aussi l'auteur de films érotiques pour adultes, notamment pour les studios Erika Lust et CockyBoys. Il tourne deux longs métrages au Québec : Gerontophilia (2013) et Saint-Narcisse (2020), produits par 1976 productions. Bruce LaBruce pratique également la photographie et l’écriture, signant, par exemple, le recueil de textes Porn Diaries (2020).