L'ange et la femme
Depuis les grandes heures du romantisme, les spectres séduisants hantent notre imaginaire. Tantôt inquiétants, tantôt amusants, ils traversent les continents et les époques, ainsi que les mouvances de cinéma, comme en témoignent les films réunis ici. Évanescents et insaisissables, ces fantômes romantiques, qui sont bien sûr source de fantasme, habitent merveilleusement bien le cinéma, où ils défient le temps, les genres et la mise en scène, entre apparition et disparition.
Dans une forêt enneigée, un ange, Gabriel, ramasse le corps criblé de balles d’une femme et lui redonne vie. Subjugué par sa beauté, il tombe amoureux d’elle. Mais les assassins rôdent toujours non loin. L'ange et la femme est une fable onirique qui oscille entre mysticisme et érotisme, célébrant la beauté de l’actrice Carole Laure.

Gilles Carle
Gilles Carle est un graphiste plasticien, réalisateur, scénariste, monteur et producteur québécois. Il joint l'Office national du film du Canada (ONF), en 1960, où il est d'abord documentaliste, puis scénariste avant de réaliser plusieurs documentaires dont Percé on the Rocks. En 1965, il y signe son premier long métrage de fiction, La vie heureuse de Léopold Z, alors qu'on ne l'avait autorisé qu'à réaliser un documentaire. Semoncé par son employeur pour ce fait, il quitte l'ONF pour les Productions Onyx avec lesquelles il scénarise et réalise Le viol d'une jeune fille douce (1968), Red (1970) et Les mâles (1971). Il fonde ensuite les Productions Carle-Lamy avec Pierre Lamy, puis réalise, entre autres, La vrai nature de Bernadette (1972), mettant en vedette Micheline Lanctôt, Daniel Pilon et Willie Lamothe. Au cours des années 1980, il adapte deux classiques de la littérature québécoise au grand écran, Les Plouffe (1981) et Maria Chapdelaine (1983). Il tourne ses derniers longs métrages de fiction au cours des années 1990. Doué pour la scénarisation et la création de personnages complexes mais authentiques, fidèles à leurs réalités culturelles, l'œuvre de Gilles Carle est celle du conte, de la fantaisie et de la fable sociale amusée.
Photo : Collections de la Cinémathèque québécoise
