Les yeux sans visage
Le cinéma est un écran sur lequel projeter sans fard ses peurs, ses hantises et la monstruosité du monde. L’écran nous protège de ce qu’on y voit, mais le cinéma a aussi durablement ancré nos cauchemars autour de quelques images fortes (maisons vidées, greniers et sous-sols hostiles, masques démoniaques, grimaces à glacer le sang, postures inquiétantes). La Cinémathèque québécoise proposera tout au long de l’été un cycle traversant plus de cent vingt ans d’horreur, nous rappelant à quel point ce qui fait frémir le plus consiste à rendre concrètes, palpables et crédibles nos craintes les plus enfouies.
Un chirurgien tente de redonner un visage à sa fille, défigurée dans un grave accident. Son obsession l'entraine vers des moyens criminels. Le deuxième long métrage de Franju demeure son plus célèbre.
Georges Franju
Georges Franju est un réalisateur français. En 1936, il participe avec Henri Langlois à la création de la Cinémathèque française, bénéficiant du soutien de Paul-Auguste Harlé. Il devient en 1938 secrétaire exécutif de la Fédération internationale des archives du film (FIAF). Après la Seconde Guerre mondiale, Georges Franju se fait connaître avec des courts métrages documentaires, comme Le Sang des bêtes et Hôtel des Invalides. On retrouve ce style de mise en scène froid et cette poésie un peu fantastique dans ses longs métrages comme La Tête contre les murs ou son chef-d'œuvre Les Yeux sans visage, authentique film d'horreur dont certaines scènes annoncent le cinéma gore. Puis en 1963 dans Judex avec Edith Scob et Francine Bergé, il affiche son penchant pour l'insolite et affirme son goût d'une mise en scène expressionniste. Il adapte aussi Thérèse Desqueyroux de** François Mauriac** (1962) et La Faute de l'abbé Mouret d'Émile Zola.(1970).