Muriel ou le temps d'un retour
Pierre Jutras a travaillé à la Cinémathèque québécoise pendant 33 ans, à titre de conservateur du cinéma québécois et canadien, puis de directeur de la programmation. Il nous a quittés tout récemment et pour lui rendre hommage nous avons auparavant eu la chance de préparer avec lui une carte blanche qui rend compte de ses moments forts de programmateur et de cinéphile (la redécouverte de Jean Epstein, son coup de coeur pour Ivan le Terrible, la révélation de Wang Bing et l'extraordinaire rétrospective consacrée à Manoel de Oliveira...).
« La Nouvelle Vague se fait donner une leçon de cinéma et de décolonisation. » – Pierre Jutras
Septembre 1962. Hélène habite à Boulogne-sur-Mer en compagnie de son beau-fils Bernard, qui revient d’Algérie. Son amour d’enfance, Alphonse, accompagné de sa nièce Françoise, vient la visiter. Le passé chamboule le présent dans cette œuvre maîtresse de Resnais qui convoque une saisissante réflexion sur la mémoire et le temps qui passe.
Alain Resnais
Alain Resnais est un cinéaste, scénariste et monteur français. Réalisateur d'Hiroshima mon amour (1959) et de L'année dernière à Marienbad (1961), Alain Resnais est rapidement considéré comme l'un des grands représentants du Nouveau cinéma (Nouvelle Vague) et comme un des pères de la modernité cinématographique européenne à l'instar de Roberto Rossellini, Ingmar Bergman et Michelangelo Antonioni dans sa manière de remettre en cause la grammaire du cinéma classique et de déconstruire la narration linéaire.
Pierre Jutras
Né en 1945 à Saint-Marcel-de-Richelieu, Pierre Jutras étudie la réalisation à l’Institut des arts de diffusion de Bruxelles dans les années 1970 où il s’initie au documentaire, à la fiction et au cinéma expérimental. La Cinémathèque québécoise l’embauche en 1978 à titre de Responsable du cinéma québécois et canadien. Il y est aussi le codirecteur du périodique Copie Zéro de 1979 à 1988. De plus, on lui doit la première restauration de Kamouraska, de Claude Jutra. Il devient Directeur de la conversation et de la programmation de la Cinémathèque en 1997, poste qu’il occupe jusqu’à son départ à la retraite en 2011. Parallèlement à ses activités professionnelles, il réalise Lamento pour un homme de lettres en 1988 et Petites chroniques cannibales 1 en 1997, premier segment d’une trilogie n’ayant jamais été complétée. Il s’est éteint le 22 juin 2023 à Montréal.
Photo : Denis Bernier | Collections de la Cinémathèque québécoise