Naked Lunch
Pierre Jutras a travaillé à la Cinémathèque québécoise pendant 33 ans, à titre de conservateur du cinéma québécois et canadien, puis de directeur de la programmation. Il nous a quittés tout récemment et pour lui rendre hommage nous avons auparavant eu la chance de préparer avec lui une carte blanche qui rend compte de ses moments forts de programmateur et de cinéphile (la redécouverte de Jean Epstein, son coup de coeur pour Ivan le Terrible, la révélation de Wang Bing et l'extraordinaire rétrospective consacrée à Manoel de Oliveira...).
« Littérature et cinéma sous influence. » – Pierre Jutras
Un écrivain tue sa femme, voit sa machine à écrire se transformer en insecte et fréquente une mystérieuse ville portuaire d'Afrique du Nord, l'Interzone. Le maître canadien de l'horreur intérieure s'attaque à l'oeuvre mythique de William S. Burroughs. Résultat : un film fantastique paranoïaque inclassable, qui doit beaucoup à l'extraordinaire musique de Howard Shore et Ornette Coleman.
David Cronenberg
David Cronenberg est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste canadien. Il est l'un des principaux initiateurs de ce que l'on appelle communément le genre body horror, ses films explorant la transformation viscérale du corps, l'infection, la technologie et l'imbrication du psychologique et du physique. Dans le premier tiers de sa carrière, il a exploré ces thèmes principalement à travers des films d'horreur et de science-fiction tels que Scanners (1981) et Videodrome (1983), bien que son travail se soit depuis étendu au-delà de ces genres. Les films de Cronenberg ont polarisé les critiques et le public; il a été acclamé par la critique et a suscité la controverse pour ses représentations du gore et de la violence. Ses films ont remporté de nombreuses récompenses, notamment le prix spécial du jury au Festival de Cannes 1996 pour Crash, une récompense unique qui se distingue du prix du jury car elle n'est pas décernée chaque année, mais uniquement à la demande du jury officiel, qui, dans ce cas, a décerné le prix "pour son originalité, son audace et sa témérité".
Pierre Jutras
Né en 1945 à Saint-Marcel-de-Richelieu, Pierre Jutras étudie la réalisation à l’Institut des arts de diffusion de Bruxelles dans les années 1970 où il s’initie au documentaire, à la fiction et au cinéma expérimental. La Cinémathèque québécoise l’embauche en 1978 à titre de Responsable du cinéma québécois et canadien. Il y est aussi le codirecteur du périodique Copie Zéro de 1979 à 1988. De plus, on lui doit la première restauration de Kamouraska, de Claude Jutra. Il devient Directeur de la conversation et de la programmation de la Cinémathèque en 1997, poste qu’il occupe jusqu’à son départ à la retraite en 2011. Parallèlement à ses activités professionnelles, il réalise Lamento pour un homme de lettres en 1988 et Petites chroniques cannibales 1 en 1997, premier segment d’une trilogie n’ayant jamais été complétée. Il s’est éteint le 22 juin 2023 à Montréal.
Photo : Denis Bernier | Collections de la Cinémathèque québécoise