Salò ou les 120 journées de Sodome (Salò o le 120 giornate di Sodoma)
Cette année, Pier Paolo Pasolini aurait eu 100 ans. De ses premiers écrits de jeunesse à sa mort précoce en 1975, il a tracé un parcours et une œuvre – cinématographique, littéraire, essayistique – qui n’ont jamais cessé de nourrir la réflexion, d’alimenter les débats et d’inspirer artistes et penseurs au fil des décennies. Dans le cadre du colloque universitaire PPP / RRR: Pier Paolo Pasolini / Riprese Reprises Retakes, portant sur l’héritage contemporain de Pasolini et prévu fin septembre à Montréal et Ottawa, nous rendons ainsi hommage au cinéaste en soulignant son impact sur le temps présent. Sous la forme d’une série de doubles programmes, ce cycle propose en effet de faire dialoguer quelques-uns de ses films majeurs avec ceux de réalisateurs contemporains, en présence de certains d’entre eux, de chercheurs ou d’invités spéciaux.
Pour en savoir plus sur le colloque PPP / RRR: Pier Paolo Pasolini / Riprese Reprises Retakes, visitez labdoc.uqam.ca
Vers la fin de la Deuxième Guerre mondiale, dans une somptueuse villa, des fascistes s'adonnent à des plaisirs pervers et cruels avec des jeunes gens recrutés pour leur beauté.
Pier Paolo Pasolini
Fils d’un militaire et d’une institutrice, Pier Paolo Pasolini naît à Bologne en 1922. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il commence à enseigner et est très affecté par la mort de son frère, maquisard. En 1949, il est accusé de détournement de mineurs et doit renoncer à l’enseignement, tandis que le parti communiste l’exclut du fait de son homosexualité, ce qui ne l’éloigne pas pour autant de ses idées marxistes. Il s’installe à Rome et publie ses premiers écrits, qui font autant scandale qu’ils ont de succès. Pasolini se tourne ensuite vers le cinéma, scénarisant les films des autres avant de passer lui-même à la réalisation au début des années 1960. Il dresse alors une filmographie de plus en plus inclassable, à la fois politique et mystique, se faisant le dénonciateur infatigable du fascisme, du conformisme bourgeois, du consumérisme et de la globalisation. Toujours en porte-à-faux avec son temps, son parcours est jalonné de procès, de polémiques et d'actes de censure, jusqu’en 1975, année au cours de laquelle il réalise son film le plus célèbre et sulfureux, Salò, juste avant d’être assassiné pour des raisons qui demeurent à ce jour mystérieuses.
Photo : Bruno Massenet | Collections de la Cinémathèque québécoise
Explorer
Sur notre blogue
Le passage de Pasolini au cinéma s’est fait par l’écrit : romancier et poète en premier lieu, il est sollicité pour ses talents de scénariste avant de réaliser ses propres films. Ce dialogue entre l’écrit et le cinéma se poursuivra tout au long de son parcours, au gré des adaptations.