Skip to contentSkip to navigation
Table des matières
LÉA ROBACK
Par Sophie Bissonnette, avec la collaboration de Denyse Baillargeon
octobre 2023

Sophie Bissonnette et Léa Roback durant le tournage du film Des lumières dans la grande noirceur. Photo : Martin Leclerc.

Un foyer juif fondé par a grand-mère (années 1910 ou 1920)

Au début du XXe siècle, alors que la communauté juive montréalaise est en forte croissance, elle cherche à se doter d’institutions de toutes sortes pour répondre à ses multiples besoins, tant sur le plan culturel que social, notamment pour aider les personnes les plus vulnérables de la société comme les femmes âgées isolées et sans ressources. Les grands-parents de Léa, et en particulier sa grand-mère Sarah Steinhouse, participent à ce mouvement en fondant un foyer pour personnes âgées qui est à l’origine du Centre gériatrique Maimonides Donald Berman. Un premier foyer est créé sur la rue Evans en 1910, et un deuxième qui portera le nom de B. & S. Steinhouse, Old People’s Home sur la rue Hôtel de ville en 1923.

Pour en savoir plus

Léa Roback en Allemagne, non daté. Bibliothèque publique juive de Montréal.

Portrait de Léa Roback. Photo de Irène Ellenberger.

L’adhésion au Parti communiste à Berlin (1932)

Durant le séjour de Léa en Allemagne, le pays est frappé par la crise économique de 1929 qui se transforme rapidement en crise politique, les nombreux partis existants, de gauche comme de droite, ne parvenant pas à former des gouvernements stables. Le Parti communiste tente de lutter contre le chômage et de combattre les inégalités sociales, c’est pourquoi Léa choisit d’y adhérer.

Mais ses membres sont de plus en plus étroitement surveillés et fichés, comme elle le dit (tout était dans la cartothèque). La montée du nazisme annonce des jours encore plus sombres: nommé chancelier en novembre 1932, Adolf Hitler déclenche de nouvelles élections en février 1933 et entreprend d’interdire les partis et les journaux socialistes et communistes, d’emprisonner leurs députés et partisans et d’ostraciser les juifs. C’est dans ce contexte que Léa choisit de rentrer au Canada.

Pour en savoir plus

Archives nationales du Québec, Fonds Philippe Dubé, ANQ-P1000-271_PN-3.

La syndicalisation des ateliers de couture à Montréal (1936-1937)

Dans les prochains extraits, Léa parle de son rôle dans l’organisation des ouvrières de la robe à Montréal, aussi appelées les midinettes, de leurs conditions de travail dans les années 1930, de leurs griefs, et finalement de la grève qu’elles ont déclenchée en 1937 sous la bannière de l’International Ladies’ Garment Workers’ Union/Union internationale des ouvriers du vêtement pour dame (ILGWU/UIOVD), le syndicat qui les représente. Les midinettes réussissent alors à surmonter les divisions ethniques et linguistiques qui les séparent, entre autres grâce à Léa, et à faire montre d’une très grande solidarité au cours d’un arrêt de travail dont elles sortent victorieuses.

Organisatrice syndicale dans l’industrie de la robe (1936)

Léa est employée à la libraire communiste Modern Bookstore quand on lui demande en 1936, par l’entremise de Ted Allan, un jeune journaliste communiste qui deviendra dramaturge et scénariste, de travailler comme « educational director » au service de l’éducation pour l’Union internationale des ouvriers du vêtement pour dame (ILGWU/UIOVD). C’est ainsi qu’elle participe, aux côtés de Rose Pesotta, à la syndicalisation des ateliers de couture où est concentrée l’industrie de la robe.

Brochure The Organizer publié par la I.L.G.W.U.

Pesotta, dont Léa parle avec grande admiration, est l’une des figures militantes les plus marquantes du 20e siècle. Anarchiste et féministe, elle devient organisatrice syndicale dans le secteur du vêtement dans les années 1930 pour le compte de l’ILGWU/UIOVD, ce qui l’amène à séjourner à Montréal à compter de septembre 1936 pour diriger la campagne de syndicalisation alors en cours chez les midinettes. Léa parle davantage d’elle dans l’extrait vidéo La vie d’une militante syndicale : Rose Pesotta et Léa Roback (plus bas sur la page). Devenue vice-présidente de l'ILGWU/UIOVD, Rose Pesotta démissionne finalement devant le sexisme des dirigeants masculins.

Quant à Yvette Charpentier, elle adhère à l’union internationale grâce à Rose Pesotta et devient une militante très active lors de la grève de 1937 avant de s’affirmer comme une importante organisatrice syndicale durant la Deuxième Guerre mondiale.

Pour en savoir plus

Les conditions de travail dans l’industrie de la robe (1936)

L’industrie de la robe à Montréal, alors le principal centre de confection de vêtements au Canada, regroupe en 1936 plus d’une centaine d’ateliers concentrés le long de La Main (la rue Saint-Laurent) dans le secteur des rues de Bleury et Sainte-Catherine et fait appel à une main-d’œuvre de diverses origines ethniques et linguistiques, en majorité des femmes.

Organisé par l’ILGWU/UIOVD à partir de 1938, le bal des midinettes que dénonce Léa est un évènement annuel auquel assistent non seulement les travailleuses, mais aussi des hommes d’affaires et des politiciens de même que leurs épouses, et qui inclut, à compter de 1948, la tenue d’un concours de beauté parmi les ouvrières. L’événement disparait dans les années 1980.

Pour en savoir plus

Les griefs des ouvrières dans l’industrie de la robe (1936)

Les griefs des ouvrières de la robe sont nombreux, notamment en ce qui concerne le harcèlement sexuel dont elles sont victimes et qu’elles appellent du favoritisme, ou du « tâtage ». Celles qui consentent à des attouchements ou autres faveurs sexuelles obtiennent plus de pièces de tissus à coudre ou des pièces plus faciles à assembler, des avantages certains quand on sait qu’elles sont payées à la pièce et que la vitesse d’exécution est primordiale pour faire augmenter leur salaire. De plus, il arrive souvent que des femmes apparentées enregistrent leurs heures de présence à l’usine en utilisant la même carte de pointage, ce qui permet au patron d’économiser un salaire : c’est ce que veut dire Léa quand elle mentionne « être deux sur la même carte ».

Une « pinkeuse », du mot anglais pinker, est une ouvrière qui opère une machine à coudre conçue pour finir les bords de tissu pour éviter qu’il s’effiloche.

Les tensions sont vives à l’intérieur même du syndicat entre, d’une part, Léa et d’autres militant.e.s et, d’autre part, la direction syndicale, soit Bernard Shane qui est alors l’agent de l'ILGWU/UIOVD au Canada où il a déjà organisé les tailleurs, et David Dubinsky, le président international de ce syndicat de 1932 à 1966. Les problèmes sont exacerbés par la concurrence de la Ligue catholique des ouvriers de l’aiguille, un syndicat affilié à la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC).

Pour en savoir plus

Ligne de piquetage, Rose Dress, Montréal, 1937. Photo par Harry Rubenstein. Kheel Center, Cornell University.

La grève dans l’industrie de la robe (1937)

Le 15 avril 1937, alors que la crise économique sévit toujours, 5 000 ouvrières de la robe déclenchent une grève qui a profondément marqué l’histoire du syndicalisme au Québec. Quand elles rentrent au travail le 3 mai après un débrayage de trois semaines, elles ont obtenu un premier contrat de travail avec les 80 employeurs de la Guilde des manufacturiers du vêtement pour dame comprenant la reconnaissance syndicale, une semaine de travail de 44 heures et une augmentation de salaire substantielle qui passe de 11 $ à 16 $ par semaine.

Dans cet extrait, Léa mentionne « le bon boss », sans doute une référence au célèbre monologue d’Yvon Deschamps intitulé Les unions, qu’ossa donne?

Bibliothèque publique juive de Montréal, Collections Boulkin.

Bibliothèque publique juive de Montréal, Collections Boulkin.

Pour en savoir plus

Bibliothèque publique juive de Montréal, Collections Boulkin. (Possiblement Bernard Shane et Rose Pesotta au centre)

Les tensions au sein du syndicat ILGWU/UIOVD (1937-1939)

Après la victoire de 1937, les divergences de vues s’accentuent au sein de la direction de l’ILGWU/UIOVD. Certains responsables proches du Parti communiste, comme Léa, veulent maintenir une attitude revendicatrice, tandis que d’autres cherchent à pactiser avec les patrons, au risque d’affaiblir la position des ouvrières. Ces tensions vont finalement convaincre Léa de démissionner de son poste.

Claude Jodoin, qui appartient au camp des modérés, est représentant et négociateur de l’ILGWU/UIOVD lors de la grève de 1937. Il devient par la suite directeur canadien du syndicat et aussi vice-président du Congrès des métiers et du travail du Canada.

Pour en savoir plus

Le racisme dans l’industrie de la robe (1937-1939)

Léa aborde ici le racisme dont une travailleuse afrodescendante est victime de la part d’un employeur dans l’industrie de la robe. Le racisme, tout comme l’antisémitisme, s’exacerbe durant la crise économique des années 1930, en même temps que les tensions sociales s’aggravent. Cette femme était « drapeuse », sans doute un mot découlant de l’anglais « draper » et qui se traduit en français par « finisseur » ou « finisseuse ». Il désigne une personne qui s’occupe de la finition et de la vérification du travail effectué par les autres.

Pour en savoir plus

Rose Pesotta au micro. Kheel center, Cornell university, Labor-Management Documentation Center.

La vie d’une militante syndicale : Rose Pesotta et Léa Roback (années 1930)

Cet extrait s’ouvre sur une allusion à l’incendie qui a ravagé l’usine de vêtement de la Triangle Shirtwaist le 25 mars 1911 à New York, faisant 146 morts, essentiellement des jeunes ouvrières immigrantes. Léa aborde ensuite la difficulté d’être une militante dans un milieu très masculin et sexiste, un choix difficilement compatible avec des responsabilités familiales, et la solitude qui peut en résulter. Elle-même a pu compter sur une famille qui l’a bien entourée, mais elle donne en exemple Rose Pesotta qui est venue seule à Montréal, et sans maitriser le français, pour syndiquer les ouvrières du vêtement. Elle en parle davantage plus haut sur la page dans l’extrait Organisatrice syndicale dans l’industrie de la robe.

Léa fait aussi référence à Madeleine Parent qui a dirigé les United Textile Workers of America/Ouvriers Unis des textiles d’Amérique (UTWA/OUTA) avec son mari Kent Rowley de 1942 à 1952. Pour plus d’information, voir le film Madeleine Parent, tisserande de solidarité et le dossier d’archives consacrés à Madeleine Parent.

Pour en savoir plus

Crèches à Montréal - Crèche de la Miséricorde, c.1920, BAnQ-Montréal, Fonds La Presse, P833, S3, D288.

Les grossesses non désirées : La Miséricorde et les avortements clandestins (années 1930 et 1940)

Léa accompagne des ouvrières célibataires enceintes dans leurs démarches pour poursuivre leur grossesse et accoucher ou pour avoir recours à l’avortement. Elle fait aussi la promotion de la contraception auprès de couples mariés.

Jusqu’aux années 1960, les grossesses hors mariage sont très fermement condamnées par la société alors que le Code criminel canadien interdit de distribuer de l’information ou du matériel contraceptif et de pratiquer des avortements. Dans ces conditions, les jeunes canadiennes-françaises célibataires qui deviennent enceintes ont essentiellement deux choix : accoucher dans le plus grand secret à l’hôpital de la Miséricorde, un établissement tenu par les religieuses du même nom, ou tenter de se faire avorter clandestinement par une avorteuse sans formation ou par un médecin qui accepte de pratiquer cette intervention illégale au risque d’être poursuivi, comme ces médecins juifs que Léa connaissait. Notons que la plupart des bébés nés à la Miséricorde sont ensuite placés dans des crèches, en attendant que leur mère les reprenne ou qu’ils soient mis en adoption, mais un nombre effarant d’entre eux meurent faute de soins adéquats.

L’infirmière à laquelle Léa fait allusion sur la question de la contraception est peut-être Dorothea Palmer, une travailleuse sociale qui durant la crise a œuvré à Eastview (aujourd’hui Vanier, en banlieue d’Ottawa) où elle distribuait de l’information sur la contraception. Arrêtée pour avoir enfreint la loi, elle est acquittée lors d’un procès qui se tient en 1936.

Pour en savoir plus

La section de l'art culinaire à l'école ménagère pratique de Québec, 17 mars 1943, Bibliothèque et archives nationales du Québec, E6, S7 , SS1, P11140. Source : Raymond Audet. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Le travail des femmes et le service domestique (1939-1945)

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, de nombreuses femmes, notamment celles qui sont mariées, trouvent des emplois dans les usines de guerre. À cause du manque de main-d’œuvre, bien des hommes étant partis combattre, certaines femmes sont même affectées à des tâches dites « masculines ». Le retour de la paix et la fermeture de ces usines mettent un terme à cette situation inédite, mais le développement du secteur tertiaire permet aux femmes et en particulier aux jeunes filles de travailler comme commis de bureau ou vendeuse et de continuer à bouder le travail de servante. Ce sont de plus en plus des immigrantes qui les remplacent auprès des bourgeoises depuis cette époque.

Pour en savoir plus

À l'usine RCA Victor, l'ouvrière Eileen Eve, de Montréal, met à l'essai un émetteur-récepteur radio avant d'expédier l'appareil, Montréal, juillet 1944. Jack Long / Office national du film du Canada. Photothèque / Bibliothèque et Archives Canada. No MIKAN 3627749.

L'ouvrière Noella Barry assemblant un pote radioà l'usine RCA Victor, Montréal, juin 1944. Jack Long / Office national du film du Canada. Photothèque / Bibliothèque et Archives Canada / PA-116133. No MIKAN 3625258

La syndicalisation à RCA Victor dans le quartier Saint-Henri (1941)

En provoquant une pénurie de main-d’œuvre, la Deuxième Guerre mondiale favorise grandement la syndicalisation des travailleurs et travailleuses; c’est ce à quoi Léa fait référence quand elle dit « c’était le temps ». Profitant de ce contexte, le Parti communiste dépêche des militant.e.s comme Léa Roback ou Bob Haddow, membre de l’International Association of Machinists/Association internationale des machinistes, dans les usines de guerre, afin de les organiser. La présence de nombreuses manufactures et de milliers d’ouvriers et d’ouvrières dans le quartier Saint-Henri en fait un centre important des campagnes syndicales de cette période.

Les études de temps (time study comme les appelle Léa) qui fixent le rythme des machines afin de maximiser la production sont l’un des aspects de leurs conditions de travail contre lesquelles ouvrier.ère.s se battent à cette époque.

En 1943, les travailleur.euse.s de RCA Victor que Léa contribue à organiser rejoignent l’International Brotherhood of Electrical Workers/Fraternité internationale des ouvriers en électricité, un syndicat d’origine américaine affilié à l’American Federation of Labor/Fédération américaine du travail (AFL/FAT). Trois ans plus tard, les ouvriers.ères, toujours aidés par Léa, décident d’adhérer aux United Electrical, Radio and Machine Workers of America/ Syndicat international des travailleurs de l’électricité, de radio et de machinerie (UE), un syndicat affilié à la centrale syndicale américaine concurrente de l’AFL, la Congress of Industrial Organization/Congrès des organisations industrielles (CIO/COI), jugée plus militante. En 1950, les UE sont néanmoins victimes de la lutte anticommuniste et évincés de la CIO/COI.

Pour en savoir plus

Montreal slums. Montréal, Qc, 1949. Photo par Lew McAllister, Bibliothèque et archives Canada, Collections Gazette, PA-177130.

La pauvreté dans le quartier Saint-Henri (années 1930 et 1940)

Situé au bord du canal de Lachine où sont construites de nombreuses usines à compter du XIXe siècle, le quartier Saint-Henri abrite une population ouvrière parmi les plus pauvres au Canada. Les conditions de vie de ses habitants entre les années quarante et soixante sont immortalisées par le roman de Gabrielle Roy, Bonheur d’occasion, publié en 1945, mais aussi par le film À Saint-Henri le 5 septembre, réalisé par Hubert Aquin en 1962.

Pour en savoir plus

Des femmes dans un monde d’hommes (années 1940)

Léa parle ici du sexisme rampant auquel les ouvrières sont exposées de la part des patrons et qu’elle-même a subi dans le milieu syndical, où les femmes sont largement minoritaires. Pendant très longtemps, les revendications spécifiques des travailleuses et les problèmes particuliers qu’elles vivent sur les lieux de travail sont d’ailleurs ignorés ou traités de façon cavalière. La plupart du temps, les conventions collectives ne comprennent aucune clause de congés de maternité, par exemple, et fixent des échelles salariales plus basses pour les femmes que pour les hommes, une réalité qui a commencé à changer seulement dans les années 1970.

Léa fait aussi référence à Huguette Plamondon, une militante syndicale qui a réussi à gravir les échelons et devenir en 1956 la première femme vice-présidente du Congrès du travail du Canada.

Pour en savoir plus

Conséquence de la Loi du Cadenas, documents d'allégence communiste saisis et exposés à Hôtel de ville de Montréal, 1938.

Les purges anticommunistes dans les syndicats (années 1940 et 1950)

Durant la guerre froide (1945-1989), les autorités politiques occidentales condamnent le régime communiste de Moscou et ceux et celles qui l’appuient. En Amérique du Nord, la lutte aux communistes prend l’allure d’une véritable chasse aux sorcières quand, au début des années 1950, le sénateur américain Joseph McCarthy préside une commission visant à traquer d’éventuels agents communistes pour les dénoncer, les accuser et les condamner.

Le « maccarthysme », qui devient synonyme de la lutte anticommuniste, fait bientôt rage au sein même des syndicats américains, dont plusieurs ont des filiales au Canada et au Québec, comme le United Electrical, Radio and Machine Workers of America/Syndicat international des travailleurs de l’électricité, de radio et de machinerie (UE) pour lequel Léa travaille. Les syndicalistes soupçonnés de sympathies communistes sont chassés de leur poste et remplacés par des leaders moins militants ou alors l’accréditation de leur syndicat est simplement révoquée, le rendant pratiquement illégal. Quant aux militants de la base, ils sont congédiés et placés sur des listes noires afin qu’ils ne puissent plus retrouver du travail dans le même domaine. Au Québec, le gouvernement de Maurice Duplessis utilise également la Loi du cadenas, adoptée dans les années 1930, pour empêcher ces organisations syndicales de se réunir.

Pour en savoir plus

Léa Roback. Photo de tournage du film Des lumières dans la grande noirceur. Photo : Martin Leclerc.

Une activiste en quête d’emploi (années 1950 et 1960)

Léa décrit ici les divers emplois qu’elle a occupés après avoir quitté le mouvement syndical. À cause de son passé communiste et de son esprit contestataire, il n’est pas facile pour elle de se trouver du travail, une expérience que font plusieurs autres militants accusés d’être communistes dans le Québec des années 1950 et 1960. Elle témoigne aussi des multiples perquisitions que la police, à la recherche d’ouvrages « subversifs », a faites chez sa mère, où elle habite, en vertu de la Loi du cadenas qui sera déclarée inconstitutionnelle en 1957.

Pour en savoir plus

La rupture avec le Parti communiste (années 1950)

Léa relie sa démission du Parti communiste au peu de place qu’il faisait aux francophones et à leur situation au sein du Parti comme groupe minoritaire à l’échelle canadienne. Ce départ suit la publication en 1956, par Nikita Khrouchtchev, premier secrétaire du Parti communiste de l’Union soviétique, d’un rapport révélant les exactions commises par le régime de Joseph Staline, mort trois ans plus tôt. Ces divulgations entraînent la défection de plusieurs militants communistes un peu partout dans le monde occidental.

Pour en savoir plus

Sophie Bissonnette et Léa Roback, avec Claire Lapointe en arrière plan. Photo de tournage du film Des lumières dans la grande noirceur. Photographie de tournage : Martin Leclerc. Collections Cinémathèque québécoise, 1995.0977.PH.04.

Article suivant