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Juste une image: Jean-Luc Godard en affiches

Lieu
Foyer Luce-Guilbeault
Admission
Entrée libre
Cycle
Jean-Luc Godard, premières manières

En 1960, Jean-Luc Godard réalise son premier long métrage et s’engouffre dans la Nouvelle Vague naissante, dont il va devenir la figure emblématique. Dans les années qui suivent, il tourne près de deux films par an, se nourrissant de sa riche cinéphilie pour mieux révolutionner le cinéma à sa façon. Même les œuvres qui deviendront par la suite ses plus célèbres et acclamées sont alors accueillies comme un petit séisme, déconcertant plus d’un critique. De 1960 à 1965, de À bout de souffle à Pierrot le fou, cette première période sera nommée par la suite « les années Karina » mais n’a pourtant rien d’un tout homogène; elle témoigne en réalité déjà de ce qui caractérisera toujours Godard : se réinventer sans cesse, avec autant de malice que d’intelligence, refusant de figer le cinéma de quelque manière que ce soit.

Photo du visuel : Bertrand Carrière

Du 8 décembre 2022 au 5 février 2023

Parallèlement aux cycles de projections que nous consacrons à Jean-Luc Godard cet hiver, nous avons souhaité appuyer notre hommage au cinéaste disparu en septembre en parant les murs de la Cinémathèque des fameuses couleurs de ses débuts. Grâce aux superbes affiches du fonds Roger Frappier, préservées dans nos collections, nous revisitons ces films qui ont tant habité notre imaginaire collectif et cinéphile.

Parmi ces quinze affiches, on retrouve presque l’intégralité des œuvres de Godard dans les années 1960 (et un film un peu plus tardif). Cette sélection est donc l’occasion d’embrasser d’un seul regard cette décennie fastueuse, qui demeure la plus célèbre, mais aussi de constater à quel point, dès ses débuts, Godard a refusé d’être le cinéaste d’une seule « manière ». Les relations amoureuses, les questionnements politiques et le dialogue avec l’Amérique sont autant de lignes de fuite qui traversent une œuvre mouvante, toujours prête à bifurquer et refusant de s’enfermer dans le confort des bonnes trouvailles.

Cette exposition est aussi l’occasion de saluer le métier souvent occulté d’affichiste, et de lever notre chapeau aux auteurs de ces affiches iconiques : leurs trouvailles formelles sont pour ainsi dire indissociables de l’« image » que nous avons de la Nouvelle Vague et, dans une certaine mesure, de son époque. Avec intuition et style, ils ancrent la modernité de leur sujet : la structure saccadée choisie par Clément Hurel pour À bout de souffle semble répondre au montage novateur du film; René Ferracci entame une petite révolution visuelle avec sa pratique du collage; les élégantes illustrations de Georges Kerfyser font le pont avec la tradition de l’affiche peinte... Ces grands noms du métier ainsi que l’ensemble des artistes exposés ici – Chica, Jean Barnoux, Guy Bourduge et Guy Jouineau, Jean-Michel Folon, Tito Topin, Jacques Vaissier – rivalisent d’inspiration, témoignant ainsi de la créativité qui déferle avec cette Nouvelle Vague.

Bande à part (Jean-Luc Godard, 1964). Affichiste : Georges Kerfyser. Collections de la Cinémathèque québécoise