Passages (presque) oubliés d’un cinéaste italien à Montréal : Pier Paolo Pasolini
Cette année, Pier Paolo Pasolini aurait eu 100 ans. De ses premiers écrits de jeunesse à sa mort précoce en 1975, il a tracé un parcours et une œuvre – cinématographique, littéraire, essayistique – qui n’ont jamais cessé de nourrir la réflexion, d’alimenter les débats et d’inspirer artistes et penseurs au fil des décennies. Dans le cadre du colloque universitaire PPP / RRR: Pier Paolo Pasolini / Riprese Reprises Retakes, portant sur l’héritage contemporain de Pasolini et prévu fin septembre à Montréal et Ottawa, nous rendons ainsi hommage au cinéaste en soulignant son impact sur le temps présent. Sous la forme d’une série de doubles programmes, ce cycle propose en effet de faire dialoguer quelques-uns de ses films majeurs avec ceux de réalisateurs contemporains, en présence de certains d’entre eux, de chercheurs ou d’invités spéciaux.
Pour en savoir plus sur le colloque PPP / RRR: Pier Paolo Pasolini / Riprese Reprises Retakes, visitez labdoc.uqam.ca
Cet automne, la Cinémathèque se laisse envahir par une fièvre pasolinienne. En complément de l'installation de Michele Spanghero Appri gli occhi/Ouvre les yeux : Pasolini à voix haute, du cycle de films Dialogues avec Pasolini et en écho au colloque PPP/RRR : Pier Paolo Pasolini/Riprese, Reprises, Retakes, organisé par le labdoc (UQAM), le chercheur Alexis Lemieux compile et expose des documents, affiches et photographies de nos collections retraçant les liens entre Pasolini et Montréal.
« Une recherche exploratoire dans les archives de la Médiathèque Guy-L.-Côté nous a permis de mettre en dialogue quelques documents hétérogènes concernant la présence de Pasolini à Montréal. L’étude de quelques fonds complémentaires (auprès de la BAnQ – pour la presse écrite et audiovisuelle – et aux Archives gaies du Québec à Montréal – pour tisser des discours émancipateurs et critiques) s’est ajoutée en cours de route. Le résultat prend la forme d’une présentation restreinte de documents (imprimés, photographiques, audiovisuels) sur quelques cimaises et vitrines. Les pistes suivies pour reprendre le fil des passages pasoliniens à Montréal, et des quelques formes de sa permanence, s’articulent autour d’une réflexion sur des archives variées. La réception commerciale est évoquée à travers l’exposition d’affiches d’époque, à l’entrée de la Salle de projection principale dans laquelle les films seront projetés. Le contexte historique et cinéphilique des visites de PPP (en 1966 et 1969) est précisé ici par un montage d’extraits de presse contemporains à sa venue. Nous proposons un tour d’horizon de la reprise de l’œuvre et de la figure de PPP dans les discours postcoloniaux et portant sur l’émancipation de genre (dans des publications québécoises). Et finalement, nous suggérons un aperçu des initiatives d’études consacrées à PPP à Montréal (à travers les documents relatifs aux conférences, expositions et rétrospectives passées). À l’heure du centième anniversaire de naissance de l’intellectuel-artiste, le dialogue avec le colloque PPP/RRR se poursuit, donc. »
Alexis Lemieux, membre du labdoc et doctorant en Muséologie, médiation, patrimoine (UQAM)
