Lettre de Beyrouth
Jocelyne Saab avait déjà couvert la guerre d'Octobre et la guerre au Kurdistan quand elle décide de rentrer au Liban documenter l'escalade de violence qui a conduit à une guerre civile qui a duré quinze ans. De 1974 à 1982, Jocelyne Saab filme les murs en ruines de la Beyrouth de son enfance et la lutte des civils pour leur dignité. Elle construit peu à peu un langage cinématographique où le politique tire sa force dans la poésie du geste, pour dépasser l'horreur de la mort et l'absurdité d'un conflit fratricide. Après une douzaine de films sur le sujet, elle accompagne en 1982 le départ des Palestiniens du Liban après le siège de Beyrouth-Ouest. Elle tourne elle aussi le regard vers d'autres horizons : après cette grande défaite, elle n'a plus vu Beyrouth que par le prisme de la fiction.
In 1978, the Israeli army invaded southern Lebanon. In Beirut, people were already talking about "the war of the others", because of the armies from all over the world stationed in this small country that is Lebanon, to defend the political interests of one or the other group, to the detriment of civilians. Jocelyne Saab decides to travel through Beirut before going down to the South of the country to report on the situation.
Jocelyne Saab
Jocelyne Saab (30 April 1948 – 7 January 2019) was a Lebanese journalist and film director. She is recognized as one of the pioneers of Lebanese cinema.
(Source)
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Jocelyne Saab, pour une cartographie engagée du Liban
Jocelyne Saab est entrée à la télévision française en qualité de journaliste en 1973. Arabophone, libanaise, elle est rapidement envoyée sur le terrain, en Libye, dans le Golan syrien, en Irak ; sa connaissance de la région était déjà nourrie de longue date par son intérêt pour la question palestinienne, qui s’est imposée comme un dilemme dans le pays du Cèdre.