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CinémaGénération 80 : The Outsiders & The Breakfast Club

Apolline Caron-Ottavi
31 août 2022
Génération 80 : The Outsiders & The Breakfast Club

Notre cycle Portraits de groupes est l’occasion de revoir deux grands films générationnels, The Outsiders de Francis Ford Coppola et The Breakfast Club de John Hughes, et de se pencher sur ce qui fait le charme des années 1980.

The Outsiders de Francis Ford Coppola

Suite inopinée du film culte Top Gun, Top Gun: Maverick, dans lequel Tom Cruise reprend son rôle de 1986, a été le grand succès en salle de l’année 2022. Sur les petits écrans, la série télévisée Cobra Kai, qui réactive de nos jours l’univers de The Karate Kid avec les mêmes têtes d’affiche qu’en 1984, Ralph Macchio et William Zabka, a été un tel succès surprise que Netflix en a acquis les droits et qu’une cinquième saison s’apprête à être lancée.

Ces deux événements témoignent que le cinéma des années 1980 n’a pas dit son dernier mot et revient en force via des citations et reprises qui le célèbrent. Qu’est-ce qui fait le charme si particulier de la pop culture de cette décennie? Parmi les multiples réponses, le motif du groupe d’individus, qui est au cœur de The Outsiders et de The Breakfast Club, en est une. Le cinéma des années 1980 s’en empare en filmant une génération qui jusque-là n’avait pas vraiment son cinéma à elle : l’adolescence, âge grégaire par excellence.

Camaraderie, émotions à fleur de peau et anarchie juvénile sont portées dans ces films par des acteurs qui ont marqué leur temps à tel point que leur carrière reste parfois associée à cette période. Ralph Macchio est de ceux-là : il a 22 ans quand il joue dans The Outsiders mais en paraît quinze. Le film de Francis Ford Coppola puis les trois Karate Kid l’imposent comme la star juvénile des années 1980. Mais sa carrière décline après My Cousin Vinny (1992), jusqu’à sa réapparition en 2018 dans Cobra Kai – toujours aussi jeune ou presque.

The Outsiders de Francis Ford Coppola

Héritier de films comme Rebel Without a Cause (Nicholas Ray, 1955) ou Crime in the Streets (Don Siegel, 1956), The Outsiders saisit l’état d’âme propre à la jeunesse de son époque en étant en quelque sorte la quintessence du cinéma adolescent des années 1980 : de la violence urbaine des gangs de rue à la poésie assumée des couchers de soleil, en passant par l’indicible mélange de révolte sociale et de tendre naïveté des héros. Il est générationnel aussi dans sa façon de réunir et d’affirmer une génération d’acteurs, outre Ralph Macchio : Emilio Estevez, Patrick Swayze, Tom Cruise, Matt Dillon ou Diane Lane (on retrouve ces deux derniers la même année dans Rusty James de Coppola).

The Breakfast Club de John Hughes

Un autre groupe mythique est celui de The Breakfast Club de John Hughes, cinéaste qui a consacré toute son œuvre à comprendre et à capter les émois adolescents. On retrouve ici Emilio Estevez, aux côtés entre autres de Molly Ringwald, dont Hughes a fait une icône du teen movie. Ce conte scolaire – si on peut se permettre cette appellation – pousse à son paroxysme un trait typique des meilleurs coming of age de la décennie : oser les stéréotypes pour mieux les déjouer. Au cours d’un samedi de colle, cinq élèves qui sont chacun la caricature d’une catégorie de jeunes (l’athlète, le délinquant, le surdoué, la prom’ girl et l’associable), dépassent ainsi leurs préjugés (et les nôtres) grâce à la finesse d’écriture de Hughes. Comédie délicate qui ne ridiculise jamais les tourments adolescents, The Breakfast Club n’a rien perdu en pertinence dans son appel à briser nos bulles d’appartenance… Et ce bien avant que les réseaux sociaux ne les accentuent. Le film parfait pour vous souhaiter une bonne rentrée!