Roy Andersson : fin de partie
L’étonnant parcours de Roy Andersson reflète la personnalité radicale d’un artiste hors normes. Après avoir réalisé deux premiers longs métrages contrastés dans les années 1970, Une histoire d’amour suédoise (primé à la Berlinale) et "Giliap", il s’éclipse du monde du cinéma pendant près de vingt-cinq ans. Au cours de cette période, il se consacre à une carrière publicitaire, fonde sa compagnie de production, Studio 24, et réalise quelques courts métrages. Et, tout ce temps, Andersson semble avoir mûri l’œuvre qui lui vaut une reconnaissance internationale depuis 2000 : de la trilogie des vivants à Pour l’éternité, quatre films au style immédiatement reconnaissable, dont les tableaux savamment mis en scène érigent la chronique absurde et grinçante de notre monde trop humain.