Bill’s Hat est une performance de cinéma qui a été présentée deux fois en 1967, d’abord en août au festival torontois de films expérimentaux Cinethon, précisément au cinéma Cinecity situé sur la rue Yonge (qui avait commandé l’œuvre par le biais d’un prix de 1000 $), puis en novembre au Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO). Comme le raconte la biographe Jane Lind :
Le communiqué de presse de l’AGO (voir plus bas) et l’interview avec Wieland réalisée par son amie, la journaliste Wendy Michener (tirée des archives de la Cinémathèque, voir plus bas), témoignent avec exactitude de la performance et du film en question : l’artiste y raconte comment elle filma et photographia des centaines de personnes portant son vieux chapeau en fourrure de raton laveur, dont Jackie Burroughs, Jack Bush, Jean Sutherland Boggs, Judy Lamarsh, A. Y. Jackson, Timothy Leary et Graeme Ferguson, dont le fils Munro incarne l’un des enfants du tableau idyllique qui ouvre le film.
(Bande sonore ¼ pouce, Coll. Cinémathèque québécoise)
Brett Kashmere et Astria Suparak situent Bill’s Hat au sein de l’histoire canadienne du cinéma en direct, aussi appelé cinéma « élargi », selon l’expression inventée par Gene Youngblood en 1970. Ils font également le lien entre Bill’s Hat et Labyrinthe, l’événement multiécrans d’Expo 67.

Le cinéma élargi de Wieland : Photographies de la performance à l’AGO Avec l’aimable autorisation et le copyright du Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO), Toronto Photographie : Dennis Robinson

Le cinéma élargi de Wieland : Photographies de la performance à l’AGO Avec l’aimable autorisation et le copyright du Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO), Toronto Photographie : Dennis Robinson
Comme l’explique Wieland dans le communiqué de presse de l’AGO, « le film dans son entier (et les diapositives) sont des portraits non artistiques de personnes qui font ce qu’elles veulent avec ce chapeau de fourrure, et qui ainsi jouent un rôle ou se tiennent simplement devant mon objectif. Ce n’est que de l’amour : ça ne peut donc pas faire de mal. » Dans son interview, qui propose un aperçu complexe des politiques et du lexique culturels des années 1960, elle observe que les sujets révèlent leur personnalité en coiffant le chapeau, qu’ils adoptent et incarnent un tout nouveau personnage ou qu’ils se contentent de poser le chapeau sur leur tête sans réagir.

Photographie de Joyce Wieland portant un chapeau de fourrure (portrait professionnel), s.d. Bibliothèque de l’Université York, Archives et collections spéciales Clara Thomas, fonds Joyce Wieland, ASC33281 Photographie : CHUMMY




